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Frères jumeaux... |
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Emmanuel et Maximilien BERQUE sont jumeaux. Ils naissent le 10 janvier 1950 à Casablanca a cinq minutes d'intervalle. Ils passent les trois premières années de leur vie dans la montagne de l'Atlas marocain puis deux ans en Egypte et deux ans au Liban. Très tôt, ils se montrent différents de leurs quatre frères et sœurs plus âgés (1 frère et 3 sœurs) car ils sont les petits derniers, les jumeaux, et font leur première école buissonnière à l'âge de 5 ans en s'échappant dans le mont Liban.
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Ils ont 7 ans quand ils rentrent en 1957 à Paris car leur père Jacques BERQUE est nommé professeur au Collège de France à la chaire de L'Islam contemporain. Ils ont beaucoup de difficultés à s'intégrer dans leur classe au Lycée Michelet où ils passent pour des têtes de turcs en étant toujours premiers en gymnastique, dessin et musique et cancres dans toutes les autres matières au point que leurs parents leur font passer quelques tests d'intelligence avec un spécialiste des jumeaux récalcitrants, le professeur Zazzo... Leurs parents finissent d'ailleurs par les séparer en les décalant d'un an dans leurs études secondaires qu'ils finiront dans un Collège de curés.
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Le résultat ne se fait pas attendre : du jour au lendemain, ils deviennent bons élèves et obtiennent de nombreux prix, spécialement en Mathématiques et en Physique dont ils raffolent, peut-être en réaction contre leur père et leurs frères ou sœurs, trop littéraires à leur goût. Ils commencent à faire de la photo à l'âge de 12 ans, se passionnent déjà pour le dessin et la construction de bateaux et avions prototypes.
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Ils passent tous les deux le Bac scientifique très facilement en 68 et 69. Maximilien entre en Mathématiques Supérieures puis étudie le cinéma à l'école Louis Lumière rue de Vaugirard, tandis qu'Emmanuel continue les sciences à la faculté d'Orsay, puis l'Oenologie à Bordeaux. |
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Choix de vie... |
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Mais très vite ils se désintéressent de leurs études, car ils aiment trop la liberté des voyages et du surf qu'ils ont découvert en 1964 et en sont des pionniers sur la petite plage paradisiaque de Contis dans les Landes, où leur famille a une maison ancestrale. Ils s'adonnent alors aux joies du Sea-Sex-and-Surf, mouvement parallèle aux Hippies californiens. Maximilien travaille alors dans le reportage télévisé et Emmanuel devient oenologue en Corse.
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Après quelques temps, Maximilien devient scaphandrier professionnel à la COMEX en Mer du Nord. Il est d'ailleurs sélectionné pour le record du monde Janus IV à -510 mètres, mais il quitte en 76 cette société car il n'aime pas le principe des cobayes humains.
Les deux frères découvrent alors la pratique de voiliers inédits à cette époque, les catamarans de sport, et continuent à surfer le plus clair du temps. Ils tentent un jour de faire fortune en Arabie Saoudite en partant sur le bateau à voile d'un ami, de Marseille à Djedda. Pour ce faire, ils apprennent la navigation astronomique en quelques semaines et en deviennent très férus. Malheureusement, en Mer Rouge, le voyage se termine mal, le bateau est détruit dans un cyclone... |
Revenus en France, ils reprennent le Surf et deviennent en 78 les premiers journalistes photographes de cette spécialité en France, contant leurs aventures de beach-boys.
Mais cela ne leur suffit pas. En 1979, pour faire un film, ils tentent de se faire sponsoriser pour la première traversée de l'atlantique en Hobie-Cat 18, 8 ans avant que Laurent Bourgnon ne réussisse à le faire. |
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Malheureusement, le fabricant américain refuse de leur prêter un bateau en leur répondant que c'est trop risqué !
Dès lors cette idée ne les quittera plus. L'attente des vagues et la liberté n'étant pas très rentable, ils sombrent dans une vie d'ermites surfeurs jusqu'en 83. Pour sortir de la misère, ils décident de tourner un film. Ce sera un film d’aventure, mais une aventure réelle. Eux qui ne sont jamais allés en Amérique, décident de traverser l’océan sur un engin dérisoire. La mer sera le décor, le film tourné en temps réel sera un «Happening». |
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Parcours initiatiques... |
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Ils construisent alors un petit trimaran de 4m85, tracé à l’œil sans aucun plan dans la diagonale de la pièce d'entrée de leur vieille maison. Il s'appellera Micromégas en référence à Voltaire et son traité sur la relativité des choses de l'existence.
Ils font quatre voyages initiatiques, et passent finalement plus d'un an dehors, à 25cm de l'eau sur le filet de 8 m2 de ce tout petit bateau qui n'a pas de cabine pour s'abriter et ressemble plus à un radeau. |
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Coincés dans une tempête du Golfe de Gascogne, il surfent des vagues de 8m et reviennent complètement brûlés par quatre jours passés dans l'eau de mer. Ils en tirent un court-métrage qu'ils n'arriveront jamais à vendre.
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Arrivés aux îles Canaries très amaigris et complètement fauchés avec une copine berlinoise, ils abandonnent l'idée de traversée l'océan pendant quelques années pendant lesquelles ils vont travailler plusieurs hivers a Berlin pour se refaire une santé psychique et pécuniaire et bien sûr pour surfer l'été.
Voir un extrait du film |
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Les mutins de la mer... |
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Pendant l'hiver, ils travaillent beaucoup la géométrie analytique et ils conçoivent un logiciel de dessin de bateaux totalement personnel et original. Ils reprennent la fabrication de planches de surf et, ayant récupéré leur force mentale, ils entreprennent la conception et la fabrication d'un autre bateau encore plus petit, un canot de 4m en bois vernis gréé à l'ancienne, le Micromégas 2.
C'est un véritable jouet ! |
En juin 95, ils atteignent La Guadeloupe sur leur engin minuscule.
Ils obtiennent alors un certain succès médiatique et arrivent à vendre un article de 13 pages dans VSD et un documentaire de leur traversée de l'Atlantique en 37 jours, "Les jumeaux de la mer" (agence CAPA) diffusé sur Canal+. Ils paraissent au Guinness Book et reçoivent de nombreux prix d'aventure dont celui du festival de Dijon, décerné par la Guilde du Raid et de l'Aventure ainsi qu'au Festival de l'aventure des Angles. Guy Drut, alors Ministre de la Jeunesse et des Sports, les décore d'une médaille pour leur performance.
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En 1996 ils continuent. Ils atteignent enfin Miami en Floride. Partant de leur plage des Landes, Contis, cela représente un voyage de plus de 11 OOOKm, sans aucune électronique, sans balise de détresse, sans canot de sauvetage et sans moteur, étant le plus petit bateau à voile de l'histoire de l'Atlantique à faire ce trajet sans aucune assistance et sans sponsor. Pourtant malgré la pureté de leur démarche, les médias se désintéressent vite d'eux et arrivés aux USA sans un sou en poche dans un anonymat total, ils abandonnent leur canot contre un quai, payent des billets d’avion en travaillant sur des yachts de milliardaires et rentrent en France dans l'incompréhension et la paranoïa.
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Ils insistent énormément sur le fait que leur bateau à voile est un vrai navire, contrairement à beaucoup d'engins de records, bouées flottantes exclusivement consacrées à battre des records et non manoeuvrantes, incapables de sortir ou d’entrer toutes seules dans un port.
En 2001, ils publient chez Robert Laffont "Les mutins de la mer" Ils le décrivent comme : «Les tribulations picaresques et existentielles de deux anticonformistes à la recherche de la liberté, si elle existe ! Ca se lit comme un polar…» Mais le film, toujours pas monté, continue… Commandez le livre |
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Le film continue... |
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Grâce à leurs droits d'auteurs, ils dessinent et fabriquent dans leur grenier le Micromégas 3, petite pirogue à balancier en bois vernis de 300 Kg avec laquelle ils vont de nouveau traverser l'Océan, mais cette fois sans aucun instrument de bord ! C'est à dire sans boussole, sans montre ni carte, ni aucun livre et évidemment sans sextant. C'est à dire rien du tout hormis nourriture et boisson.
A 53 ans, ils veulent ainsi tenter une traversée réellement archaïque, comme les Maoris ont traversé le Pacifique vers le cinquième siècle, longtemps avant les navigateurs arabes ou vikings et tous les autres. Pour l'amour de l'Art de la navigation, la pureté de l'exploit individuel sans trucage, pour en ramener de belles images et un film, vivre quelque chose d'unique. Si on leur demande pourquoi ils le font, ils répondent simplement : "C'est plus fort que nous !" |
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© 2007 Emmanuel & Maximilien BERQUE |